Si on chantait ?
Pour cet atelier en ligne et en chansons, nous vous proposons de revisiter et de détourner quelques titres du répertoire…
1 – Parmi les extraits de chansons bien connues ci-dessous
choisissez en 7 et numérotez les dans l’ordre de vos préférences :
Tous les gens bien intentionnés m’avaient fermé la porte au nez | G. Brassens – L’Auvergnat |
Je t’attendrai à la porte du garage | Ch. Trenet – À la porte du garage |
Les coups, oui ça fait mal | J. Halliday – Les coups |
Le rose qu’on nous propose | A. Souchon – Foule sentimentale |
Ils sont arrivés, se tenant par la main | E. Piaf – Les amants d’un jour |
Parce que les fleurs, c’est périssable | J. Brel – Les bonbons |
Ça t’a une de ces gueules | L. Ferré – Avec le temps |
Manger du poulet aux hormones | J. Ferrat – La montagne |
C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire… | F. Gall – Il jouait du piano debout |
On m’a vu dans le Vercors sauter à l’élastique | A. Baschung – La nuit, je mens |
J’étais tranquille, j’étais peinard | Renaud – Laisse béton |
Les brunes comptent pas pour des prunes | Lio – Les brunes comptent pas pour des prunes |
Où t’es, Papa où t’es ? | Stromae – Papaoutai |
On s’en fout, on n’y va pas | Benabar – Le dîner |
Et ça continue encore et encore | F. Cabrel – Encore et encore |
Comme je l’imagine | V. Sanson – Comme je l’imagine |
2 – Ajoutez 3 extraits de chansons qui ne figurent pas dans cette liste mais que vous aimez bien.
- …
- … …
- … … …
3 – Écrivez maintenant un texte en utilisant toutes ces paroles de chanson.
Bien sûr, vous pouvez aussi utiliser dans votre texte d’autres paroles de ces mêmes chansons et, si cela… vous chante,
ajouter plus de 3 extraits personnels.
Vous pouvez, pour les besoins de votre texte, détourner un peu ces paroles,
par exemple écrire “Elle l’attendait à la porte du garage” au lieu de “Je t’attendrai à la porte du garage“.
Restez cependant assez fidèle à la citation pour qu’on puisse reconnaître la chanson.
Suggestion sans obligation : Si vous voulez rendre le challenge encore plus “excitant”, vous pouvez essayer
d’utiliser les citations choisies dans l’ordre où vous les avez numérotées
et ajouter vos 3 choix personnels quand cela vous convient le mieux.
4 – Publiez votre texte dans les commentaires ci-dessous.
Je t’attendais à la porte du garage
Des gens bien intentionnés m’avaient fermé la porte au nez
Sur le coup, oui ça fait mal
J’étais tranquille, j’étais peinard
Ayant mangé du poulet aux hormones
Comme je l’imagine
C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire…
Que ça continue encore et encore
Je portais des culottes, des bottes de moto
Et ma moto était dans le garage
Pourtant non je ne regrette rien !
On m’a vu dans le Vercors sauter à l’élastique
Ça t’a une de ces gueules
J’étais tranquille j’étais peinard
Pour moi la vie venait de commencer
Je t ‘attendais à la porte du garage
J’avais apporté des bonbons
Parce que les fleurs c’est périssable
Et vous êtes arrivés vous tenant par la main
Les coups oui ça fait mal
Nous étions deux amis et Fanette l’aimait
La solitude ça n’existe pas
J’étais tranquille, j’étais peinard. Avec ma gonzesse, celle que j’suis avec, on écoutant Diam’s sur son ghettoblaster. Sur la plage abandonnée, on gênait personne, sauf peut-être les coquillages et crustacés.
Le type est arrivé sur sa moto. Il portait un blouson avec un aigle sur le dos.
Y m’a filé une beigne, les coups, oui ça fait mal…
Ma copine a crié, comme tu l’imagines…
Y m’a filé une châtaigne et ça continuait encore et encore…
On m’a vu dans le Vercors sauter à l’élastique, j’suis pas peureux mais pas costaud non plus.
Heureusement ma copine, elle a les yeux menthe à l’eau. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire qu’elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue, elle a tiré la première, elle l’a touché, il était foutu.
Puis elle a essuyé ses stilettos sur son beau blouson et elle lui a dit : « Maintenant tu sais que les brunes comptent pas pour des prunes, tire-toi et laisse-moi kiffer la vibe avec mon mec… »
Je voudrais tant que tu te souviennes :
nous mangions du poulet aux hormones ;
j’étais tranquille, j’étais peinard.
C’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire :
les brunes ne comptent pas pour des prunes.
Et le rose qu’on nous propose, on s’en fout, on n’ le prend pas ;
on n’y va pas.
Tous les gens bien intentionnés m’avaient fermé la porte au nez.
Je voudrais tant que tu te souviennes
de ce joli sentiment,
ce besoin de tendresse qui nous vient en naissant.
Que serais-je sans toi
qui vins à ma rencontre ?
La distance entre les chansons et les poèmes est mince.
Le jeu proposé m’a inspiré un « patchwork » à partir des vers les plus célèbres.
Je ne doute pas que mes correspondants et amis en retrouveront les auteurs.
Patchwork
Heureux qui, comme Ulysse a faites un bon voyage.
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer sans fin commence où la terre finit,
Et la mer est amère, et l’amour est amer :
Oh ! là ! là ! Que d’amours splendides j’ai rêvées !
Oh ! Combien de marins, combien de capitaines,
Que sont mes amis des devenus ?
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé…
Le seul bien qu’il me reste en ce monde
Est d’avoir quelques fois pleurer.
Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres,
je ne sais comment je dure ?
Un peu tardivement, mais je me suis régalé dans cet exercice !!!
1. On m’a vu dans le Vercors sauter à l’élastique
2. Parce que les fleurs, c’est périssable
3. Le rose qu’on nous propose
4. J’étais tranquille, j’étais peinard
5. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire…
6. Ça t’a une de ces gueules
7. Ils sont arrivés, se tenant par la main
Oui c’est vrai, et tu le sais, “on m’a vu, dans le Vercors, sauter à l’élastique“, mais c’était il y a si longtemps, du temps de ma déraisonnable jeunesse ! Je n’ai plus cette folle insouciance et maintenant je me contente de tailler mes rosiers… Quelle aventure !
Oui… “avec le temps, va, tout s’en va” ; le temps, c’est comme les fleurs, parce que “les fleurs, c’est périssable” et je vois bien que le temps lui-même, que l’on sait éternel, est périssable lui aussi. Il périt peu à peu dans ma mémoire. Même “les roses qu’on me propose” n’ont plus ce parfum d’antan… Alors, je passe ma vie à contempler, à contempler ce jardin, à contempler ces jeunes femmes qui passent dans la rue, à sourire aux enfants qui, tous, me rendent un sourire d’enfant, à méditer sur les turbulences qui m’ont quitté, à méditer sur les affolements médiatiques qui me laissent perplexe et qui souvent m’attristent, à méditer sur tout.
Voilà, je te le dis, maintenant “je suis tranquille, je suis peinard“, ou au moins je tente de m’en convaincre ! Tout cela, “ce sont peut-être des détails pour toi mais pour moi ça veut dire” que je suis sur la voie de la sagesse, c’est ce que je me dis en tout cas. Il nous faut bien quelques croyances pour subsister… Des croyances “cathédrales pour uniques montagnes“, montagnes que l’on n’arrive plus à gravir !
Je dois te paraître bien fataliste et surtout bien ramolli, mais ne crois pas cela ! Plein de choses me font encore vibrer comme vibrait cet élastique auquel j’aimais me suspendre ! Tiens ! les amoureux par exemple ! J’en ai vu deux encore tout à l’heure… “ils sont arrivés, se tenant par la main” ils se regardaient et se souriaient avec tendresse en passant là, sur mon trottoir. J’ai gagné ma journée ! Ne crois pas pourtant que je vive l’amour par procuration, tu connais mon cœur d’artichaut qui ne sait pas ne pas s’emballer, mais je suis devenu comme le cycliste qui se regarde pédaler, je regarde mon cœur faire. “Ça t’a une de ces gueules !“
Je te vois sourire, un sourire à la fois d’amitié et commisération. Tu dois me trouver pathétique, non ? Tu sais, nous avons encore et encore beaucoup de choses à nous dire et à partager car, rappelle-toi : “le temps dure longtemps, et la vie sûrement plus d’un million d’années“. Et, par bonheur, on me dit que voilà l’été…