N.B.
Merci de ne pas lire l’intégralité des consignes avant de commencer,
mais de lire et de réaliser chaque consigne avant de prendre connaissance de la suivante.
Nous espérons des surprises et surtout, votre surprise ! 😉
1 – Faites une liste des chiffres de 1 à 9, mais pas dans l’ordre habituel, dans un autre ordre qui vous convient.
Écrivez ces chiffres sur une feuille les uns sous les autres.
Utilisez toute la feuille de manière à pouvoir y écrire d’autres choses.
N.B. Le mieux est probablement d’utiliser un tableau dans votre traitement de textes, comme ci-dessous.
2 – Pour chaque chiffre, écrivez maintenant une petite phrase commençant par ce chiffre.
Écrivez ce qui vous vient spontanément, sans trop réfléchir.
Par exemple pour le chiffre 3 et pour le chiffre 7 :
Chiffres | Vos phrases |
3 |
3 maisons, sans poutres ni chevrons, c’est tout ce qu’avait Cadet Rousselle.
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7 |
7 ans de réflexion, c’est vraiment beaucoup quand on a une si courte vie (Marylin).
|
2 |
… … … … … … …
|
3 – À la suite de chacune des phrases,
écrivez trois ou quatre lignes
que vous inspire ce que vous avez déjà écrit.
4 – Enlevez maintenant les phrases initiales (celles qui commencent par un chiffre)
et conserver seulement les trois ou quatre lignes écrites en (3).
5 – Écrivez votre texte final
en reprenant dans l’ordre seulement les textes écrits en (3)
et en ajoutant de quoi relier les morceaux.
Vous pouvez, si nécessaire, modifier les temps ou la syntaxe des morceaux écrits en (3).
6 – Publiez votre texte dans la boîte de commentaire ci-dessous.
Merci !
8-5-2-1-4-7-3-9-6
Il y était presque, il savait qu’au cours de ces journées le temps s’allongerait, qu’il ne pourrait penser à autre chose. Qu’adviendrait-il ensuite ? Il redoutait et espérait à la fois ce jour fatidique.
Pourtant malgré la perspective d’une vie plus facile, de la réalisation de projets essentiels rendue enfin possible, et maintenant libéré de toute préoccupation matérielle il ne parvenait pas à se départir d’un sentiment de culpabilité.
Allez ! Assez gambergé, son regard se tourna vers le grand miroir où il observa sa silhouette. Ce nouveau régime était formidable ! Il allait enfin faire tomber cette bedaine, cette charge dans laquelle il avait laissé son corps s’engluer et il espérait, en retrouvant la ligne de sa jeunesse, renouer avec ce pouvoir de séduction qui l’avait abandonné.
Ce jour unique marquera la renaissance du bonheur, je l’attends mais il viendra. Nous nous observerons en silence puis je te tendrai les bras et tu comprendras que tout est oublié, que nous allons prendre un nouveau départ. Un jour tu reviendras.
Il entra dans un temps d’hésitation. Le nord, le levant, le couchant, ou pourquoi pas un demi-tour vers le sud ? Il jouissait de cet instant de liberté car il savait qu’une fois engagé, une fois le chemin choisi, il n’y aurait plus d’alternative et que sa voie serait tracée. Qu’il était bon d’attendre !
Cette famille plutôt nombreuse était la sienne, lui c’était le père, et il le savait, c’était sur sa fille aînée que tout reposait, la charge matérielle de ses frères et soeurs et leur éducation, sans compter les soins dûs à leur mère, malade. Il leur versait une maigre pension alimentaire.
Ainsi font font… Les enfants chantent et miment la comptine. Sous l’ombre généreuse des mûriers la cour de récréation est envahie de rondes, de jeux, de poursuites et dans un coin quatre fillettes jouent les marionnettes.
Ce souvenir d’enfance qui venait de faire irruption dans sa mémoire l’emplit de tristesse. Il avait neuf ans. Son grand-père lui avait dit “Mon petit l’année prochaine tu prendras deux chiffres pour tout le restant de ta vie”. Neuf, le plus grand des chiffres, celui qui ferme la marche, celui que l’on aligne sur les étiquettes de prix pour ne pas franchir la ligne repoussante de l’euro supérieur, le dernier des solitaires, car en effet après lui il faudra au moins deux chiffres pour écrire les nombres.
Il était épuisé, sa famille abandonnée, l’attente du retour hypothétique de la seule femme qu’il aimait vraiment et pour qui il avait tout quitté, son enfance, son grand père, le manège des chiffres. Il se saisit de son cartable de comptable et s’engouffra dans sa voiture. Les quelques kilomètres qui le séparaient de son lieu de travail, parcourus deux fois par jour lui tenaient lieu de parenthèses, s’ouvrant le matin et se refermant le soir. Comme si cette activité professionnelle devait être tenue à l’écart de sa vie, comme si sa vie n’était pas là, mais où était-elle ?
Pochette surprise
7 4 3 6 2 8 1 9 5
Peut-être serait-ce trop court ? Quelle sera l’ambiance, si loin des miens, de la famille, des amis ? Vais-je m’adapter ou me cristalliser ?
Bien sûr tout allait trop vite et dans tous les sens. Il s’était essoufflé, usé. Il en avait oublié la grâce des gestes lents, des élans tâtonnants, hésitants jusqu’à sentir cette envie ultime de toucher du doigt le désir suggéré.
Pour se laisser aller, il ne savait comment faire maintenant. Lui, sous pression, volcan intérieur presque sans fureur. Cela venait-il d’une histoire au sein de sa famille ?
Il se souvient juste de ces quelques questionnements : Que se niche-t-il sous cette fratrie ? Quelle musique caresse ou gronde en sourdine sans être nommée jusqu’à un jour explosée ?
Certains diront : « Mais si, c’est bon ! Cela va te faire grandir ! et ça forge le caractère ! » Mouais… c’est sûrement ça. Il faut avancer, paraît-il.
Alors ce fut partenaire d’un jour, partenaire de jeu, en rang bien serré, un peu comme à l’armée. Fiers ou juste heureux, en cadence surtout, surtout en cadence… marchons.
Alors, aujourd’hui, s’il vous plaît, juste un jour de plus, juste pour cette année, ce nouvel été, ajoutez un jour de plus à la semaine. Y en a marre des semaines raccourcies, marre de voir le jour qu’à partir du samedi, marre de voir que le soleil brille sans s’en apercevoir ! Tant pis, je largue les amarres ! Tant que moi, je suis avec moi, c’est déjà ça et ça me va. Et si tous sont avec moi, c’est le Nirvana.
Mais voilà, au pied des montagnes sacrées, il s’est immobilisé.
Pourquoi t’es-tu arrêté en si bon chemin ? Pourquoi n’as-tu pas continué ? Tu es doué. Tu es apprécié. Tu as même surmonté l’impossible. Alors essaie ! Essaie au moins le 2ème concerto de ta vie !
Certains me contrediront. D’autres me croiront et d’autres s’en foutront. Qu’importe. Moi, j’vous le dis, les éléments d’la vie, je les ai comptés et recomptés, et ben, désormais, sur eux je vais surfer.
Ophenix 8 février 2024
Victor, Serge et Henri, copains depuis la maternelle, n’avaient plus de demeure ; ils avaient faim ; ils n’avaient plus un sou. Un jour ils piquèrent un beau gros poulet rôti dans une boucherie du centre de la ville. Puis ils prirent la fuite vers les campagnes environnantes et se cachèrent dans une grange ; ils s’y installèrent pour la nuit. Vers 23 heures, un orage s’annonça ; des éclairs illuminèrent la pièce, d’abord espacés puis de plus en plus rapprochés. Quand ils quittèrent leur cachette, le lendemain, à l’aube, ils furent poursuivis par une camionnette de policiers ; ces derniers les emmenèrent au commissariat ; ils furent jetés en prison. Henri mourut à la fin de la première semaine empoisonné par des produits ajoutés à sa pitance. Etait-ce juste? Les 2 autres passèrent plus de 2 ans dans cette prison délabrée.
Un dimanche après-midi, des visiteurs passèrent accompagnés de 3 chiens : le père, un élégant lévrier, la mère, un brack allemand, et un beau chiot au pelage ras gris-brun et à l’air doux. C’était un trio très émouvant ; une des gardiennes adopta le jeune chien. Désormais, l’animal qu’elle appela Vigo, l’accompagnait partout ; il devint le préféré de tous. Si un des détenus avait un souci, la gardienne, devenue plus tolérante, disait : ” ce n’est pas grave, c’est une erreur”.
Une nuit, alors que le gardien s’était assoupi, profitant de la clarté de la lune, Victor et Serge escaladèrent le mur de leur cellule et coururent jusqu’à la gare ; un petit train passait ; ils se hissèrent sur le toit du dernier wagon ; le petit train partait vers les montagnes…
1
1 Hun ce n’est pas possible, car les Huns étaient plusieurs
Cela fait beaucoup de bridés
7
7 travaux d’Hercule ? Il ne faisait jamais grève ?
Pourtant à l’époque il n’y avait pas les 35 h
8
8 Je suis infiniment mieux couché
J’ai du mal à être assis
9
9 souliers plutôt usagés
Vous les auriez vu quand ils étaient neufs
2
2 mains et 5 doigts et pourquoi pas l’inverse ?
Cela serait pratique pour jouer du piano
3
3 la naissance, la vie et la mort
Cela recommence sans arrêt c’est monotone
5
5 le pouce, l’index, le majeur, l’annulaire et l’auriculaire
Qu’est-ce qu’on s’entend bien
6
6 j’avais la chance d’être beau, intelligent et riche
Malheureusement je suis laid, bête et pauvre
4
4 je descends les escaliers quatre à quatre
Je vise un record cinq à cinq
J’ai du mal à être assis
Cela serait pratique pour jouer du piano
Je vise un record cinq à cinq
Cela recommence sans arrêt c’est monotone
J’ai du mal à être assis, cela n’est pas pratique pour jouer du piano. Je vise un record de cinq notes à la fois et en plus cela recommence sans arrêt c’est monotone !
Texte final proposé par Hermano. Qu’il en soit remercié😄
Pourtant à l’époque il n’y avait pas les 35 heures. La vie semblait plus simple, moins pressée. On prenait le temps de savourer chaque moment, chaque instant. Mais aujourd’hui, tout semble aller trop vite. J’ai du mal à être assis, à rester en place, à suivre le rythme effréné de cette société qui ne s’arrête jamais.
Vous les auriez vus quand ils étaient neufs, ces vieux fauteuils en cuir, témoins silencieux de tant d’histoires. Ils étaient magnifiques, majestueux, avec leurs lignes élégantes et leur patine d’antan. On aurait dit des trônes, prêts à accueillir des rois et des reines. Mais maintenant, ils sont fatigués, usés par le temps et les années qui passent.
Cela serait pratique pour jouer du piano, me dis-je en regardant mes mains tremblantes. Mais la musique semble si lointaine maintenant, comme un écho lointain d’un passé révolu. Cela recommence sans arrêt, c’est monotone, cette routine qui m’engloutit, me consume peu à peu.
Qu’est-ce qu’on s’entend bien, pourtant, malgré tout. Les rires, les blagues, les souvenirs partagés. On est comme une famille, unis par des liens invisibles mais solides. Mais malheureusement, je suis laid, bête et pauvre, aux yeux du monde. Et parfois, cette réalité me pèse, me tire vers le bas.
Je vise un record cinq à cinq, je me répète comme un mantra, comme pour me convaincre que tout ira bien, que je peux encore réussir, malgré les obstacles. Cela fait beaucoup de bridés, je me dis en regardant la liste des participants. Tant de concurrents, tant de rêves brisés, mais aussi tant d’espoir, tant de détermination.
Alors, je respire profondément, je relève la tête, et je me prépare à affronter le monde, avec tout ce qu’il comporte : les défis, les épreuves, mais aussi les moments de joie et de bonheur. Car même si la route est difficile, je sais que je ne suis pas seul. Et avec un peu de courage et de persévérance, tout est possible.
Merci à tous pour vos étonnantes productions.
Je dois à la vérité de dire que le texte que j’ai proposé à Loki est une production de l’intelligence artificielle (SnapChat)
à laquelle j’ai fourni quelques bribes de phrases fournies par Loki. Vraiment très surprenant et à utiliser avec modération…
Voici ma contribution (vraiment) personnelle pour cet atelier :
Casteljaloux est vraiment une jolie bourgade de notre Gascogne. J’imagine les mousquetaires y respirant le bon air avant même qu’existe la forêt des Landes et je les vois là, qui s’entrainent à ferrailler pied à pied sur l’airial.
Quand il faut entretenir son patrimoine et qu’on n’a pas le sou, si l’on ne veut pas faire comme les Mousquetaires et s’engager dans la compagnie de Carbon de Casteljaloux, il faut mettre la main à la pâte et je comprends que Cadet Roussel, qui n’était nullement cadet de Gascogne, ait pu en concevoir une certaine fatigue : trois maisons, c’était déjà beaucoup pour lui.
Jamais il n’en voulut six, le chiffre lui faisait trop penser au diable et à ce diable d’Henri VIII qui, lui, avait eu six femmes… Mais comment fit-il pour entretenir un tel harem !?
Les Mousquetaires, eux, quand ils revenaient au pays, aimaient bien évoquer ces tavernes qu’ils fréquentaient dans l’Île Saint Louis ou dans le Quartier latin, comme “Les deux ânes” ou “Les trois baudets”.
Oui, c’étaient là deux endroits où l’on aimait bien rire à Paris dans les années 1650, à l’époque royale des chansonniers qui savaient nous faire rire de tout sans filtre avant que des censeurs viennent nous infliger le politiquement correct.
Non, on ne jouait pas les mijaurées et on avait alors une vraie soif d’aventure mais, aujourd’hui, braver l’inconnu est devenu une sorte de sport en chambre. Ah ! je m’imagine aux côtés de Colomb, de Pizarre ou de Vasco de Gama, de Nunez de Balboa, de Cortés.
À chacun sa dose d’aventure, la mienne a même commencé quelques mois avant ma naissance !
Ben oui, comme tout le monde, si j’ose dire. Une aventure intérieure dont personne ne se souvient mais dont on ne peut pas dire qu’on l’ait oubliée ; certains affirment même qu’ils en portent encore les stigmates…
Et puis, vint le jour de mes sept ans…
Ah ! Sept ans, j’avais enfin sept ans ! Je l’attendais depuis longtemps cet âge de raison annoncé par mes parents ! Maintenant, je me sentais “investi” : j’étais responsable de moi-même ! Et on allait voir ce qu’on allait voir !
Oh oui ! en fait de grandes aventures, j’en ai poussé des brouettes et encore des brouettes, pleines de terre ou pleines de ciment. Des mètres cubes ! avec toujours ce petit chuintement qui rendait le béton poétique comme un chant d’oiseau. Et tant d’autres choses, tant d’autres efforts pour parvenir jusqu’à ce jour où comme Ulysse je suis revenu vivre entre mes parents le reste de mon âge.
Oui, j’avais ici quatre amis, et même quatre fois quatre !
Mais que sont aujourd’hui mes amis devenus, avec qui j’ai parcouru le monde, poussé milles brouettes et rêvé tant de rêves ?