Nous vous invitons aujourd’hui à une balade dans l’Oasis, pour jouer avec les mots et leur musique.
Commencez par choisir trois textes sur le site.
N’hésitez pas à aller « en amont » de la page d’accueil : vous trouverez 28 pages, accessibles en bas de la page d’accueil.
Dans chaque texte, piochez trois mots qui vous plaisent (verbe, substantif, adjectif, adverbe, …, pas d’articles ou de prépositions). Par exemple danser, chapeau, grandiose, longtemps, …
Vous obtenez ainsi neuf mots, 3 mots pour chacun des textes.
- Parmi ces 9 mots, choisissez maintenant 3 mots
- Faites 3 colonnes sur une feuille et écrivez un mot choisi en tête de chaque colonne
- En dessous de chacun des mots, écrivez son contraire
- Continuez en remplissant la colonne avec les mots qui vous viennent par association d’idées ou de sonorités
Par exemple, vous pouvez jouer sur des répétitions de sons, à base de consonnes (les allitérations), ou de voyelles (les assonances) :
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
À qui destinez-vous l’appareil qui vous suit ?
Venez-vous m’enlever dans l’éternelle nuit ? Racine – Andromaque
Vous pouvez aussi essayer des « paronomases *», c’est-à-dire des associations de mots dont la prononciation ou l’écriture sont proches mais dont le sens est différent. Par exemple hâler/héler, cousin/coussin, crime/crème, ministre/sinistre, merle/perle, comme dans les chansons de Bobby Lapointe ou du rappeur Neckfeu. Les rappeurs utilisent couramment aussi les allitérations et les assonances.
Bobby Lapointe : “à vanille et framboise à avanie et Françoise”
Rabelais (Gargantua) : “service divin” à “services du vin”
Nekfeu : de ses vices à de sévices / Aventurier à Avant tu riais / Civile à Si vite
- Choisissez maintenant la colonne qui vous plaît, qui vous inspire le plus.
- Avec les mots de cette colonne, écrivez une ballade ou un texte de forme poétique.
Pas d’inquiétude, il ne s’agit pas de faire des rimes ou des alexandrins (mais pourquoi pas !), seulement un texte libre qui ressemble à un poème. Ne cherchez pas forcément la cohérence. Donnez libre cours à l’intuition, l’imagination, la fantaisie, laissez-vous aller. Même si vous ne trouvez pas le sens immédiatement, il vous apparaîtra plus tard… ou pas ! 😊
Pour vous guider, vous pouvez consulter notre récente discussion sur ce qu’est la poésie pour chacun de nous :
Poétique ou pas poétique
Vous pouvez aussi y apporter votre contribution.
- Postez votre texte en commentaire ci-dessous : “Laisser un commentaire“
Et, si le cœur vous en dit, vous pouvez écrire un texte avec les mots de la deuxième ou de la troisième colonne, et nous le livrer
ci-dessous.
Alors, prêts pour la bal(l)ade ?
Des liens musicaux pour vous accompagner :
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- Bobby Lapointe : Framboise Ta Katie t’a quitté
- Nekfeu : Avant tu riais de l’inconnu
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Bonne inspiration et bonnes fêtes à tous !
* https://www.laculturegenerale.com/paronomase-definition-exemples/
Vaine déveine,
avenir sombre.
Chaînes, haine.
Enchaîné,
prisonnier,
pieds et poings liés,
pour avoir résisté.
Vaine déveine,
immense est ta peine…
une pensée pour les victimes des abus de pouvoir de tous lieux et de tous temps…
Balade ?
Non, non, non, non
Ballade
Ballade des pendus ?
Dépendus ?
Cela dépend
Dupond D ou Dupont T
Hergé
Quel air j’ai ?
Cela dépend
Vil ?
Non Villon
Tu nous balades ?
Non je suis un baladin
Balle à daim ?
Non un amuseur, un bouffon, un clown
Bon !
Je suis suspendu à tes lèvres…
Adam, tu riais
La pomme verte
Sur ta paume ouverte
À ton Éve offerte.
Adam, tu riais
De toutes tes dents.
Prends, ma belle, prends !
Mords fort dedans !
Adam, tu disais
C’est l’arbre de vie,
Le fruit de paradis,
Pourquoi des interdits ?
Adam, tu disais,
Dedans, mords fort !
Mais dedans, c’est la mort,
Scellé est votre sort !
Aventurier,
T’as misé, t’as paumé,
Pulvérisé, tamisé,
Ton bonheur envolé !
Adam, va pleurer
Et pars avec ta femme !
La vie a désormais des lames
Qui vous blesseront l’âme.
Quand la raison me quitte
Et quand l’horizon en fuite
M’abandonne au banc de ma maison
Un hérisson passe dans ma tête
Et me crie : Horreur, terreur !
Ta maison ! Tous les rats y sont !
Ratissons, ratissons, lui dis-je
Gardons raison, c’est la saison
Cessons, et ne zonzonnons
Brisons ce tison, horrible fer rouge
Angoisse poisse de ces maudits mots tus
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in “Zigom à Tique”
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Orage violent,
foudre, éclairs aveuglants,
tonnerre menaçant, pluie torrentielle,
La foule agglomérée
sur la place du village
se disperse à toute vitesse.
Les villageois se mettent à l’abri.
Orage violent,
foudre, éclairs aveuglants,
tonnerre menaçant, pluie torrentielle,
Un filou fauche la caisse pleine à ras bords
de l’aire des Nutons.
Orage violent,
foudre, éclairs aveuglants,
tonnerre menaçant, pluie torrentielle,
Ébloui par l’éclair,
trempé jusqu’aux os,
le malandrin, dans sa course,
glisse sur une pierre, trébuche,
laisse tomber le trésor désormais à l’abandon….
Orage violent,
foudre, éclairs aveuglants,
tonnerre menaçant, pluie torrentielle…
Quand ma raison me quitte
Kant, ma raison se sublime
Ou peut-être l’oraison ?
En grande pompe ou funèbre ?
Pourquoi pas de bicyclette ?
Avec une sonnette
Quand ma raison me quitte
Ou me double
Qui est sur le vélo ?
Un Kant à soi
Non à tous
Vite du sirop
Pourquoi pas Bossuet ?
Tous les deux en tandem
La raison m’a quitté…
De seaux versements
L’arme vers ce coeur battant
Épatant succès
Ailes séparées
Parallèles convergents
Alarme incendie
Toujours même usine
Même aspirine
Mêmes abîmes
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Suprême rengaine
Un jour de peine
Un jour de reine
Où sont mes veines ?
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Enfin !
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Voilà la trêve
Usine en grève à Gis-sur-Grève
Marchand de sable a tout vendu
Lockout, blackout
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Alors, en rêve
M’imagine des Mélusines
Et m’abîme dans leurs sublimes
Crinolines de tourmaline
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Las,
Par leurs subtils arômes défait
Je suis fait !
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