Un vrai défi poétique pour ce mois-ci !
Des poèmes (fous) à lier
1 – Choisissez d’abord 2 poèmes parmi ceux proposés sur le site d’Oasis de Poésie et d’Écriture.
- Menu : Lire et publier -> Lire et commenter -> Poèmes,
- ou clic sur : https://oasisdepoesie.org/poemes/
2 – Vous allez maintenant établir 4 ou 5 liens entre ces 2 poèmes.
Pour cela, il est nécessaire de les avoir tous les deux en même temps sous les yeux. Nous vous conseillons de les imprimer sur deux feuilles différentes (ou une autre méthode de votre choix sur écran).
3 – Choisissez un court morceau du premier poème (si possible avec sujet / verbe / complément)
et reliez-le avec un morceau du deuxième poème.
(avec un stylo si vous les avez imprimés, en les surlignant d’une couleur
ou en leur affectant une police particulière si c’est sur un écran).
Par exemple : prenez un ou deux vers du premier poème et choisissez dans le deuxième un ou deux vers
qui viennent en quelque sorte en écho, ou en opposition, en contraste de style ou de forme,
ou simplement un autre morceau au hasard.
Faites cela 4 ou 5 fois (Établissez 4 ou 5 liens entre les 2 poèmes).
4 – Pour chacun des 4 ou 5 liens
écrivez un troisième “morceau” qui lie les 2 morceaux choisis.
Par exemple :
“Les sanglots longs des violons” dans le premier poème et
“Mignonne allons voir si la rose…” dans le deuxième,
peuvent vous inspirer :
Mignonne allons voir si la rose
Touche votre cœur autant que
Les sanglots longs des violons
ou, en mélangeant tout plus hardiment :
Mignonne, si les sanglots longs enfin se tarissent
Allons voir ces merveilleux violons roses d’automne
… ou encore plein d’autres choses.
5 – Écrivez enfin un nouveau texte – pourquoi pas sous forme de poème, mais sans obligation – qui mélange les univers des 2 poèmes choisis.
Vous utiliserez les mots qu’ils vous ont inspirés, des vers de chacun d’eux et bien sûr du texte que vous ajouterez.
6 – Relisez, améliorez, modifiez, puis postez votre texte final dans la boîte de commentaire ci-dessous, en rappelant les 2 poèmes choisis au départ, et éventuellement les liens que vous avez tissés entre les deux textes à l’étape 4.
Écrit à partir de ces consignes et des deux poèmes suivants ( Cliquez pour accéder aux textes) :
Sous l’inspiration d’Aytekin (Ophenix).
Espace-temps 1.3 (Tom Astral).
Et je sens cette corde invisible entre deux mondes…
Voici notre chambre, amis terriens
une prison, une cage dorée
une fenêtre aux volets clos
C’est notre refuge, me dis-tu
encore un nouveau barreau…
et encore au cœur cet étau
Impossible évasion, et pourtant…
J’entends un rire
Et une voix, enfin, pour me murmurer :
retrouvons-la, cette allée bienfaisante
celle de nos tarmacs sauvages
Partons, évadons-nous, envolons-nous !
Encore d’autres rires…
Ceux des enfants que nous devenons
qui ne savent pas, qui jouent à écarter
la zébrure entre les murs
pour se délivrer et partir au désert
Après tant de mirages
L’Oasis est là
bonheur de source fraîche, et pourtant…
comme un caillou dans ma chaussure
Toujours cette corde invisible entre deux mondes…
Amoureux de Thémis,
fidèle à Irénée,
il a livré combat
au préjugé, à l’injustice
et à la violence.
Des livres il a écrits,
récits, nouvelles, contes,
essais et manifestes.
Un jour, dans une rue,
il s’est senti perdu,
comme si une brume
recouvrait ses esprits.
Il ne retrouvait plus
le chemin du logis.
Des visages amis,
des proches qui l’aimaient,
il ne reconnaissait
ni visage, ni voix.
Une saison nouvelle
pour cet homme commença ;
hébergé dans un lieu
de soins et de repos,
il semblait égaré,
étranger en ce monde,
ses révoltes endormies,
ses forces anéanties,
comme un geyser éteint.
J’ai beaucoup aimé ce jeu d’écriture ; mon départ était “Déchirure”, de Jean-Pierre et
“Heure me hante” d’Hermano. Lire et relire ces 2 poèmes m’a permis de les ressentir
avec plus d’intensité. J’ai eu des craintes en copiant 2 textes d’auteurs. Mais, en réalité
cela m’a donné un élan ; j’ai changé, recopié, rechangé, barré, réécrit….
Finalement c’est mon poème.
D’après
Un instant fragile. tanagra26-06-2021
Ecriture. Jean-Pierre18-06-2021
Laisser divaguer ma pensée
Les yeux clos
Voilent
Mes secrets
Mon masque irradié
De lumière
Laisse venir les mots sans leur faire violence aucunement
Apprivoise un langage étranger
Qui sort
D’un air las
D’un air doux
D’un air lourd
Car l’étrange est au fond plus familier qu’on le dit
Donne de l’espace aux mouvements de l’esprit
Intérieurs
Indicibles
D’une aura
Irréelle
Je songe
A sa peau velours
Pêche et soie
A son teint de perle
Je m’ouvre à l’inédit, au mystère de l’enfoui à ce qui jaillit malgré moi
Sur son visage
La beauté
S’est posée un instant
Sur sa bouche
Subsiste
Le chaud
De mon baiser
A ses lèvres fines
Entre ouvertes
D’un souffle haletant
Destinée au mordant
Puis elle a porté la main
Au bombé de mon front
D’un air las
D’un air doux
D’un air lourd
Elle est partie…
Comme l’écrit si bien Nima, lire et relire les 2 poèmes permet de mieux les ressentir
Changer, recopier, rechanger, barrer, réécrire…. fait qu’on engendre finalement un nouveau (?) poème.
Je m’interroge que ferait ChatGPT sur la base de données de notre site ?
Merci Nima, merci Loki, d’avoir accepté le challenge !
L’intention était effectivement de revisiter les poèmes sur le site d’Oasis, et peut-être d’en avoir une lecture nouvelle, différente.
C’est bien ce que vous manifestez tous les deux. Alors, c’est pour nous mission accomplie.
Par ailleurs, vous dites aussi que vous avez “travaillé au corps” votre texte et cela était la deuxième intention : puisqu’il s’agit bien d’un “atelier”, il faut parfois sortir ses outils de forgeron et revenir sur le métier. Oui, triturer, malaxer, façonner, tisser les fibres poétiques de son texte.
Alors, merci et bravo pour ces écritures !
En me penchant sur ChapGPT (que je ne connaissais pas), cela m’a rappelé certains prodiges que fait WordPress, notre gestionnaire de site, lorsqu’il nous propose ses “Articles similaires”. Et que vois-je ici dans les “Articles similaires”? le texte “Ecriture” de Jean-Pierre. Au passage, je vois Loki que tu n’as pas cherché bien loin ton premier poème ! :-))
Etonnamment, quand je relis ce poème, j’y trouve tout ce que nous avons voulu, ce que nous avons essayé de pratiquer dans cet atelier : invitation à fantaisie, délivrance, lâcher prise jusqu’à “Explorer l’envers du décor et le fond du tableau“. Alors oui, Loki, je crois à l’intelligence artificielle, un truc qui me surprend souvent autant que certaines intuitions des poètes ! Oui, je crois qu’on pourra gaver une machine de textes de Ronsard, puis lui faire écrire un “inédit” qui trompera les meilleurs experts… et même chose pour Picasso, Fra Angelico ou même Rodin (vive les imprimantes 3D) !!! Mais cela n’engage que moi.
https://oasisdepoesie.org/textes-dauteurs/poemes/gate-jean-pierre/ecriture/
Écrit à partir des deux poèmes suivants :
L’éternité (Tanagra) et L’été autrement (Hermano)
L’été-ernité
Au mitan de l’aire
dans ce no man’s land de l’oubli
ils sont venus
Toucher l’éternité
De cette après-midi d’été
Sur leur passage
un cosmos de martins-pêcheurs
perce le silence infini des marais
les saules s’inclinent
nénuphars et lentilles d’eau
pour eux tracent une jonchée
La poussière scintille dans le soleil
des odeurs de foin coupé
de menthe poivrée
sans pudeur
se collent à leurs corps
Les salines exsudent des pertes de vue
où un vent salé s’engouffre, léger
pour rafraichir
leurs sueurs collées
d’enfants qui s’apprennent avec délice
Ils se taisent
âmes apaisées, corps repus d’innocence
ventres abandonnés à mille soleils
Puis reprennent
les chuchotis de la mariennée
Entrecoupés de soupirs si chauds
haletés
Le jour se retire en silence
le vert se teinte de rose et de pourpre
et les lourdes portes d’antan
se referment sur leur éternité.
Avec “la barque” de Tanagra et “L’été autrement” d’Hermano.
J’ai eu un très grand plaisir à mêler ces deux très beaux poèmes. Ils étaient miscibles, comme le vin et l’eau. Je n’ai pas eu grand chose à ajouter, merci pour cet exercice enrichissant, nous invitant à nous laisser pénétrer plus intensément par le fluide de la poésie.
Dans le no man’s land de l’oubli
où partout l’horizon est offert
Angélique, anis, tanaisie et rhubarbe distillent
leurs vertus éphémères.
Silence, ponctué de demoiselles.
Hors le temps
Glisse une simple barque.
Dans un cosmos de martins-pêcheurs
Nous écorcherons nos peaux de baisers.
Le rythme d’un lent clapotis
Nous bercera
Libres d’aimer.
Nous offrirons au ciel nos sourires tranquilles
Et sur ton ventre abandonné
aux mille soleils sereins
Je coucherai ma joue
et je m’endormirai…
Peau à peau
L’un à l’autre…
Écrit d’après les poèmes “La question de l’ange” d’Ophénix et “Départ” de Jean-Pierre.
Il prit son envol lorsque la lune s’arrondit. Quand le halo doré éclaira rondement la nuit, l’ange pénétra dans la forêt baignée de lumière.
Il chercha à travers les feuilles qui tremblent, un visage, un sourire. Il plissa les yeux à la recherche d’un esprit de la forêt, mais il n’aperçut qu’une perle d’eau oubliée.
L’ange reprit son envol et interrogea l’astre de la nuit et du jour. Mais seul un accord de guitare semblable à une harpe céleste répondit à son point d’interrogation et réveilla le faux silence de la forêt qui s’enfuit en bruissements affolés.
Il continua sa route dans la nuit. Dans l’obscurité, une flamme dansa devant ses yeux voyageurs, le guidant vers des papillons qui s’agitaient, s’amusaient à tourner en rond en dansant. Il se fit tout petit pour virevolter avec eux et il vit défiler des images de lumière dans lesquelles il tenta de déchiffrer un signe des esprits de la forêt.
Mais les braises rougeoyaient, muettes… Alors il leva les yeux vers les troncs calcinés et martyrisés. “N’y a-t-il pas ici un seul esprit de la forêt ?”. Les arbres s’agitèrent, parlementèrent et le plus grand s’adressa à lui : “Nous ne savons pas.”
Tous ces “hybrides” de poèmes sont aussi intéressants les uns que les autres et l’idée cet atelier était bonne et féconde.
Mais je m’interroge, serait-il possible de faire la même chose avec des nouvelles ?
Un atelier à partir de nouvelles ? Pourquoi pas ? Mais on ne peut évidemment transposer. Les poèmes ont des images d’une grande force évocatrice et la collision d’images est très féconde.
Pour une nouvelle, la dynamique repose sur une intrigue/un déroulé rondement mené(e) et un nombre restreint de personnages, vivement campés et pas trop complexes. Et pas ou peu sur des effets stylistiques. Il faut donc trouver le moyen de faire se confronter l’essence des nouvelles : incipit et conclusion ? Personnages ? Mots clés ?
À brainstormer… Si tu as envie de proposer un jeu d’écriture…
Loki
Tous ces “hybrides” de poèmes sont aussi intéressants les uns que les autres et l’idée cet atelier était bonne et féconde.
Mais je m’interroge, serait-il possible de faire la même chose avec des nouvelles ?
Line
Un atelier à partir de nouvelles ? Pourquoi pas ? Mais on ne peut évidemment transposer. Les poèmes ont des images d’une grande force évocatrice et la collision d’images est très féconde.
Pour une nouvelle, la dynamique repose sur une intrigue/un déroulé rondement mené(e) et un nombre restreint de personnages, vivement campés et pas trop complexes. Et pas ou peu sur des effets stylistiques. Il faut donc trouver le moyen de faire se confronter l’essence des nouvelles : incipit et conclusion ? Personnages ? Mots clés ?
À brainstormer… Si tu as envie de proposer un jeu d’écriture…
Loki
Effectivement je me demande si comme les poèmes je ne suis pas fou à lier. Une nouvelle est un “être” littéraire autrement plus complexe qu’un poème.