Atelier d’écriture du 26 septembre 2018 à Villenave d’Ornon.
Retrouvez les consignes de cet atelier d’écriture ici : https://www.oasisdepoesie.org/forums/topic/en-ville-2/
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Sur la place, près du port, un immeuble de briques rouges.
Au troisième, au-dessus de la porte cochère, un mascaron en forme d’étoile et une fenêtre à meneaux.
Derrière, une silhouette menue qui observe le spectacle de la rue.
Dans le matin gris et affairé, se croisent passants et enfants allant à l’école, employés de bureau, livreurs en voiture ou à vélo, un gros sac sur le dos. Au centre de la place, l’agent de police règle la circulation ; des autos, des motos, des vélos, des trottinettes, des skateboards, des poussettes. Il essaie d’ordonner ce ballet de mille figurants virevoltant de concert avec les feuilles d’automne.
Plus loin, sur le port, accostent les bateaux. On entend une corne de brume qui déchire le brouillard. Les dockers chorégraphient un défilé de marchandises du bout du monde.
Encore en arrière-plan, le quartier d’affaires et ses orgueilleuses tours métalliques dont les sommets percent les nuages.
Derrière la fenêtre, l’enfant voudrait colorier le paysage avec des parapluies verts, des imperméables jaunes, des pommes d’amour et des bouquets de frites dorées. Et puis aussi un arc en ciel, des néons roses clignotants comme à la fête foraine. Et pourquoi pas des nuées d’hirondelles qui pour une fois feraient le printemps ?
L’enfant voudrait jouer sa partition dans ce qui se joue dehors, même si c’est la cacophonie, le désordre permanents. Elle s’imagine lancer un ballon orange et le regarder rebondir jusqu’au ciel, jusqu’à devenir un soleil qui éclairerait sa ville si grise et ferait jaillir des fleurs parfumées de seringa ou de jasmin.
Mais Maman ne veut pas, parce que dehors il y a trop de poussière, de fumée et qu’elle ne pourrait pas respirer. Alors elle reste dans sa bulle et continue de regarder le monde qui s’agite sans elle.
Mais que c’est bien écrit ! Une souplesse dans les phrases et une maitrise du rhytme que j’admire vraiment.
Oui, cette belle écriture nous plonge en quelques lignes dans un véritable univers. Cela pourrait être le début d’un roman !
à suivre, donc ?
Merci, Line !
Chère Line,
Tu es certainement douée pour l’art de l’écriture avec un style qui me plaît beaucoup.
C’est comme si tu dessinais méticuleusement un croquis précis avec un pinceau très fin de ne pas laisser passer inaperçu le moindre détail.
Ce pourrait en effet être le début d’un roman où la mise en scène ne pourrait qu’être faite pour l’entrée de cette petite fille.
Le lecteur se sent déjà chez lui, car il a le sentiment d’être aux quatre coins de l’univers de cette triste enfance.
Vraiment très bien écrit avec un vocabulaire varié et riche.
Merci !