Je m’suis fait tout petit devant une beauté, une jeune vierge à l’intelligence et au physique sans faille. Je l’avais repérée de loin car elle était précédée de « Oh » d’admiration. D’autres restaient muets ou immobiles sur son passage, c’est selon. Certains en versaient des larmes d’émerveillement. Elle était belle comme une Madone. La blancheur et le grain de sa peau étaient aussi parfaits qu’un marbre de Michel-Ange.
Lorsqu’elle passa devant moi, je fus foudroyé par l’étincelle de l’Amour et en même temps profondément déprimé : Comment ce summum de beauté pouvait-il remarquer le minuscule microbe que j’étais ? En effet, je voyais bien que son regard me traversait comme si j’étais transparent. Des larmes de douleur et de tristesse envahirent mes joues, se mêlant à la pluie fine et froide.
Je me rappelai soudain que j’avais un luth dans ma besace. Vite, je le sortis et me mis à chanter des mots bleus, des mots vermeils qui comme par magie firent lever le soleil.
Elle se tourna vers moi et je vis enfin la lumière s’allumer dans ses yeux. Moi sur mon nuage, j’étais béat d’admiration. Elle s’avança vers moi et me pris par la main.
Bien sûr, je vous raconte cela à la manière d’un conte de fées car j’aime à chanter et à conter des histoires. Mais l’émotion est toujours là, bien réelle, dans mon cœur et dans mes songes, plus pure et précieuse qu’un diamant.
Maryline
Je ne puis me défaire de ce sentiment de grande allégresse dont je ne saurai jamais si j’ai vécu un rêve ou si une réminiscence d’une vie antérieure poursuit l’émerveillement.
Gérard
Pour retrouver le scénario de cet atelier d’écriture : https://www.oasisdepoesie.org/forums/topic/le-don-dune-ecriture/
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J’étais remplie d’admiration en lisant cette écriture sans faille.
Ce petit texte est pour moi le summum de la roublardise mélangé à la sensibilité et à l’intelligence émotionnelle.
Tu as réussi à brasser une potion magique dans laquelle fusionnent trente et un mots que t’ont imposés d’autres auteurs. Génial !
Ce texte minuscule est loin d’être un microbe. C’est un conte de fées gracieux qui exprime la beauté de la lumière en utilisant des mots sombres comme larmes, douleur, tristesse et pluie.
C’est avec émerveillement que je constate comme la joie ultime peut être si bouleversante que les mots traditionnels pour l’exprimer deviennent immobiles et se taisent.
Moi aussi, sur mon nuage, je suis béate d’exaltation et je ne peux que penser à cette vierge.
Oh, mon pauvre cœur, ne sois plus déprimé !
Continue à chérir tes songes et à penser à la blancheur et au grain de sa peau.
… Et tu seras béni par l’étincelle de ce cristal blanc transparent de sa présence.
@ Gérard : Il en va de même pour moi, cher Gérard.
De plus, les émotions accompagnant une grande joie sont parfois indiscernables de celles d’une profonde tristesse, non ?
Moi, je connaissais quelqu’un qui ne pleurait jamais, sauf lorsqu’il écoutait l’impromptu de Schubert.
« C’est à cause d’une grande allégresse », disait-il timidement.
Depuis lors, mes yeux se remplissent de larmes chaque fois que je l’écoute.
Merci à vous deux et belle nuit,
Purana
Oh merci Purana!
C’est moi qui suis béate d’admiration devant ce commentaire qui reprend la contrainte de l’atelier d’écriture. Une mise en abyme, comme dans l’illustration de Rodin ci-dessous.
Ton analyse « les émotions accompagnant une grande joie sont parfois indiscernables de celles d’une profonde tristesse » est très juste. Merci pour ce compliment sensible et inattendu, au niveau de la forme et du fond.
Merci également pour l’impromptu de Schubert. Personnellement, j’aime bien lorsque l’écriture convoque d’autres arts.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a2/T%C3%A6nkeren_t%C3%A6nker_t%C3%A6nkeren-besk%C3%A5ret.jpg
Un beau texte !
Sont-ce les stigmates d’une passion ?
On a même vu des statues pleurer…
Un conte que Pygmalion n’aurait pas désavoué ! et que je trouve très sensible.
Merci Line, et bravo Purana pour la performance !