Heureux
Comme un peintre en bâtiment
Artiste de la modestie
Debout sur mon arc-en ciel
J’inonde la ville triste
De fragments de lumière
Bouquets de miel
Traces lumineuses dans la jungle urbaine
Mes chemins de paradis trouent le béton
Le rouge était sorti au tirage
Huileuse substance aux pouvoirs magiques
Fécondant les vieux teinturiers des souks
Aux cheveux encore bien drus
Aux abdomens de statues grecques
Ignorant les tristes lichens
Des peaux qui se desquament
Seulement les chaudes journées
D’un été éternel
Ah ! Je pénètre dans la caverne d’Ali Baba
Habillé d’or sauvage
Chevauchant des arcs-en ciel impubères
Au diable toutes les feuilles d’impôt !
J’ai tant d’étoffes de Damas
Pour coudre de grandes voiles
Atelier d’écriture du 29 janvier – Villenave d’Ornon – Scénario de cet atelier ici !
La première strophe m’évoque irrésistiblement un graffeur illuminant la ville de ses pinceaux et de son imagination. Voici une petite illustration. Quelle chance en effet!
Avant de commencer à “décortiquer” ton poème, j’ai regardé les règles du jeu où j’ai trouvé la liste des thèmes à utiliser.
Quelle surprise ! Tu as réussi à intégrer dans ton poème au moins 41 % (9/22) des thèmes directement ou indirectement. Sourire…
Le temps
Seulement les chaudes journées
D’un été éternel
la foule
Traces lumineuses dans la jungle urbaine
le voyage
Ah ! Je pénètre dans la caverne d’Ali Baba
Chevauchant des arcs-en ciel impubères
J’ai tant d’étoffes de Damas
la paresse
Au diable toutes les feuilles d’impôt !
la beauté
Partout dans le poème
la vie
Partout dans le poème
la joie
Partout dans le poème
le parfum
Bouquets de miel
Et biensûre la chance
Comme titre
Et maintenant, il ne me reste plus rien à décortiquer, car le poème est clair et il décrit dans un langage joyeux et très rythmique tout ce dont on a besoin afin de se sentir chanceux.
Malgré les changements de décor, les strophes se suivent de manière naturelle et fluide.
J’adore la dernière strophe d’une atmosphère orientale magnifique !
Tu as de la chance d’être né pour écrire, Hermano.
Merci à vous deux de m’avoir lu.
Oui, Line, je pense que les artistes du street art dégustent la vie tout autant et tout aussi intensément que les poètes, pour notre plus grand bonheur.
Merci Purana pour cette lecture vraiment originale de mon texte, qui m’en donne un éclairage nouveau.
En fait, c’est vraiment cela que je voulais dans cet atelier : que tout puisse faire penser à tout, qu’un mot ne soit pas lié à jamais à un contexte, mais qu’il puisse trouver sa place avec bonheur et originalité quel que soit le thème, pour notre étonnement, notre plaisir et notre petite contribution à la poésie !
Comme disait un ami du peintre Miro : “Quand je me promène sur la plage avec Miro, si je trouve un caillou, c’est un caillou ; si Miro trouve un caillou, c’est déjà un Miro“.
Ce n’est que cela, la poésie : une question de regard.