Elle ballotte, elle a l’air ballot, et pourtant, elle est gonflée !

Ce rond dans l’eau, comme un beau gâteau rouge et blanc, est-ce une couronne pour les marins disparus en mer ?

Ou est-ce plutôt cet anneau que Saturne a perdu ?

Une inspiration de poète, un alizé, une respiration, piégés dans le plastique et qui nous transporte ? Non, ce n’est pas un hula-hoop, ni un rond de serviette qui flottent ainsi : l’air, le souffle lui ont donné vie, lui ont donné forme.

Un énorme cachet troué pour apaiser la peur du baigneur, pour assurer le repos salvateur du marin naufragé et le conduire jusqu’aux plages.

 

Accroche-toi, dit la bouée, laisse-toi faire, laisse-moi te porter. Je suis là, rouge et blanche comme un phare, pour te ramener jusqu’à la terre ferme. … … Flotte… flotte… J’aime à être, pour toi, la seule sur qui tu puisses compter : tu sais que toujours, dans toutes les tempêtes, je te soutiendrai. … … Flotte… flotte… Tu n’as plus que moi, tu sais, et quand les étoiles tomberont du ciel, quand l’écume viendra draper nos flancs, je serai là : seule avec toi … et pour toi.

 

Méfiez-vous de l’accueillante bouée, elle vous veut rien que pour elle, et elle peut vous séduire, vous rassurer, vous réconforter, avant de vous amener au large pour toujours… Mais c’est peut-être pour partager cette île déserte dont vous ne reviendrez jamais.

 

 

 

Écrit lors de l’atelier Le parti pris des choses.

Merci à mes camarades d’écriture qui ont boosté mon inspiration en m’offrant quelques termes pertinents que je n’aurais probablement pas trouvés moi-même.