Atelier du 28 avril 2018. animé par Maryline G.
à partir d’un texte tiré du Satiricon de Pétrone : “Bagarre à l’auberge”, imaginez que vous êtes un des protagonistes ou des observateurs et donnez votre témoignage personnel.
Le récit de Flora, la belle romaine (Bagarre à l’auberge)
Moi j’essuie les verres, au fond du café, le décor est banal, c’est bête à pleurer.
Moi, Flora, j’ai deux amoureux, mais qu’ils sont jaloux ! Voilà que l’autre soir, ils sont arrivés ensemble !
Ils sont arrivés, se tenant par la peau du cou. Jusque-là, aucun des deux ne savait que je flirtais avec l’autre, c’était mon grand secret.
C’est sûrement ce grand benêt de Marcus Marmicius qui a éventé l’affaire ! Lui aussi me courtise et voulait les éliminer tous les deux à la fois !
Mon cœur battait, je ne savais plus que faire et je continuais d’essuyer les verres, au fond du café, comme si de rien n’était.
Voilà qu’Eumolphe file un grand coup dans le pif d’Encolpe. Quel poète, celui-là ! On aurait pu appeler la scène “Prémonition du coup de boule de Zidane à Materazzi à 5 minutes de la fin de la finale France-Italie“. Si, si, je vous jure !
Personne ne l’a remarqué, mais je suis sortie pour courir chercher la vieille Marcela qui habite à côté, pour qu’elle vienne les séparer en les menaçant de son gros chien. Il s’appelle Milou, c’est drôle, non ?
Quand je suis revenue, mes deux amants gisaient comme des serpillères au milieu de la cour, battus comme plâtre par les clients et les marmitons. Milou n’était bon qu’à lécher les plaies !
Je les ai pris par la main pour les emmener au fond du café, là où j’essuie les verres. Et quand j’ai fermé la porte sur eux, il y avait tant de soleils bleus au fond de leurs yeux… J’étais tellement touchée !
Cette détresse commune les avait finalement amenés à pactiser et maintenant, avec mon Coco et mon Momo, on fait ménage à trois, n’en déplaise aux autochtones.
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