Quand à l’heure de la grande solitude
le souffle vient à créer l’angoisse
les nausées salées des larmes passent
moins bien qu’à l’habitude
Si je ne puis te dire adieu
je fermerai les yeux
avec le souvenir de ton regard amoureux
Voilà pourquoi tu te souviendras
des nuits où sous le drap
tu te blottissais dans mes bras
Pour tant de moments de joie
partagés auprès du feu de bois
au jeu du hasard tu penseras à moi
Mordre la vie à belles dents
ne sera plus mon tourment
dans l’exil où je serai inexistant
Alors qu’au long de mon existence
je me suis défié de divine croyance
la foi me viendrait-elle en pleine sénescence
Désir de partir en beauté
pour un chagrin limité
à l’issue d’une magnifique épopée
Parfois mon cœur palpite
le souffle reste court
mais je me reprends vite
à l’idée de répondre à ton amour
Gérard
Pour retrouver le scénario de cet atelier d’écriture :
https://www.oasisdepoesie.org/forums/topic/fabrique-de-poemes/
Beau poème antmortem, si j’ose utiliser ce néologisme, autour d’une ossature sommes toute assez banale : QUAND… SI… VOILA… POUR… MORDRE… PARFOIS… ALORS… DÉSIR…
Il exprime bien cette angoisse profonde qui est en chaque être humain, que beaucoup veulent ignorer et qui resurgit le plus souvent à l’orée de l’existence.
Je suis émerveillée par l’immensité des émotions que j’éprouve en lisant ce poème écrit dans les limites d’un atelier d’écriture.
J’aime ce style, cette écriture auto-disciplinée en écrivant un poème libre.
Six strophes touchantes, composées chacune de trois vers, bordées par deux strophes de quatre vers. Ces dernières sont deux annonces magnifiques et opportunes du début et de la fin du poème. Cela donne au texte un aspect particulier.
Les rimes à l’oreille sont apaisantes.
L’ensemble est comme une chanson, une ode d’un troubadour dévoué à L, à elle, sa princesse bien-aimée.
Gérard, tu es un poète talentueux ! J’espère que tu continueras à écrire de si beaux morceaux de poésie. Je suis profondément émue.
Merci à toi !
Comme Purana, je suis émerveillée par ce poème très émouvant.
La fragilité de la condition humaine et le temps qui fuit mettent en relief la solidité et la permanence de l’amour.
Aucun pathos, une grande sagesse servie par une plume légère et élégante.
L. a bien de la chance t’avoir un tel troubadour pour célébrer leur amour.
Enfin, je trouve remarquable que ce poème abouti ait été écrit sous la contrainte du temps et des consignes d’un atelier d’écriture.
Merci Gérard d’avoir fait battre mon coeur (en tout bien, tout honneur, L!)
Bravo à Hermano d’avoir proposé une structure d’atelier qui s’est avérée très efficace! Comme souvent, la simplicité semble banale et aller de soi mais elle est en réalité le résultat d’un processus d’élagage qui renforce le résultat obtenu.