Dieu, Le Seigneur, comme tu l’appelais
était toujours présent dans mon quotidien de petite fille.
Sensible à l’art, comme la mer l’est au vent, tu aimais la musique.
J’ai toujours pensé que tu avais des dons naturels
Même l’événement le plus tragique ou le plus douloureux tu savais l’apaiser
en m’entourant de tes bras,
La douceur de ta voix me manque.
La floraison de ton jardin te remplissait d’émotion
Tu attendais le printemps en comptant les mois, les jours, les heures
Je me souviens que tu guettais en particulier une fleur blanche, telle la montagne enneigée,
Sa forme en cloche m’interloquait
Tes mains la caressaient avec une douceur infinie dans la solitude de la nuit
Elle sentait bon cette fleur !!!, sous le ciel étoilé.
À mon réveil j’apprenais l’éclosion de cette fleur
Tu me l’annonçais en disant : « Niñita ya abrio el Floripondio »
Avec une joie enveloppante qui accompagne le passage du temps.
Et dans ma tête de petite fille, j’intégrais ton émotion en même temps que ma leçon d’histoire : Byzance dans Les Balkans.
Mercedes
À chaque instant tu cultivais ton bonheur
Les saisons t’émerveillaient, malgré le froid et le vent
La floraison te remplissait d’émotion…
Tout-à-coup le tic-tac de l’horloge
S’était mis à hanter tes nuits
Un événement tragique avait fait irruption dans ta vie
La critique sociale, ne t’a pas épargné
Peu à peu elle s’est relativisée en allant jusqu’à disparaître
Oublie le temps qui passe
Laisse place
À l’invention d’un nouveau bonheur.
Mercedes
Retrouvez ici le scénario de l’atelier du 30 janvier.
J’ai toujours été fascinée par cette plante, la trompette d’ange, aux fleurs odorantes, toujours assoiffée et affamée d’amour. Une plante hautement hallucinogène et, d’expérience, je sais qu’elle pourrait également être addictive. On devient accro à sa beauté et à son odeur, surtout la nuit.
Alors, chère Mercedes, je sais de quoi tu parles. Il n’y a rien de plus gratifiant que de voir une plante pousser et fleurir et il n’y a pas de mémoire aussi persistante que celles des odeurs.
Merci de partager ce souvenir avec nous, et tout cela, dans un langage poétique surprenant.