Petite morille
Ah qu’elle est dure à trouver
Sous les feuilles mortes
Elles protègent la vie
Morille, cache-toi bien
Vendanges mouillées
Paniers collés aux paluds
Vin délicieux
L’automne est doux comme toi
Quand l’eau adoucit ton vin
Vent froid qui me mord
Volutes de buée blanche
Enfin le chalet !
Mon feu réchauffe ta peau
Tu t’endors dans mon silence
Sous notre couette
tendres duvets d’oies sauvages
Elles sont parties
Mais leurs cris pour si longtemps
nuit après nuit dans les rêves.
Sans inquiétude
Sève en attente, silence
Nature recherche
Oubliés le lièvre la tortue
Attends, en silence viendra ton printemps
Migration des grues
Tumulte de la rivière
Éveil du printemps
Mon cœur voit l’effervescence
Mais revient sans toi chez moi
En éclats de rire
La rivière sinueuse s’exclame
Les truites se cachent
La pêche sera bien maigre
Le repas du soir frugal
Eau vive vite
Dégringole vers la mer
Zigzags tourbillonnants
Folle escapade des sens
Sel mêlé d’une eau sauvage
L’enfant glisse sur la glace
Tourbillon gracieux
Volutes d’eau cristalline
L’insouciante légèreté au prix fort de la solitude
Garde à jamais l’enfant qui est en toi
Crépitement du temps
Endormissement paix dans le cœur
Lit en pluie de romarin
La dernière heure peut sonner
Tout est en ordre maintenant
Atelier d’écriture du 18 décembre 2019 – Villenave d’Ornon
Bonjour à tous,
Je ne sais pas qui a écrit quelle strophe, mais l’assemblage est assez joli et souvent très poétique.
Grâce au titre, j’ai lu cette chaîne de petits poèmes avec beaucoup de plaisir. Je suis contente que l’animateur ait clairement annoncé “Feuilleté de petits poèmes – qu’on ne saurait toutefois qualifier de véritables haïkus ou tankas – écrits lors de cet atelier d’écriture. Mais c’est un début !”.
En tant que tel, j’apprécie les consignes de cette session dans laquelle les participants sont invités à s’exercer de l’une des manières les plus efficaces d’écrire : exprimer ce que l’on observe et ce que l’on ressent en quelques mots.
En poésie, on attribue certains styles de poésie comme contemporains. Une colonne de vers en 12 syllabes (comptés avec les doigts) qui riment sans vraiment rimer et sans se soucier du genre (masculin / féminin) ou les césures, etc., est souvent acceptée comme “poème contemporain”. Dommage pour le poète si son intention était de créer un alexandrin.
Voici la règle (tacite) : “Ne l’appelez pas “alexandrin” ni ne le commentez pas comme s’il s’agissait d’un, peu importe l’intention de l’auteur”.
En ce qui concerne les haïkus et les tankas, il semblerait que nous ayons accepté d’écrire à la manière “Wild West”.
Les contraintes imposées par les règles strictes de haïku classique font que le stylo fonctionne comme une clé magique à travers un trou de serrure étroit. Au-delà de la porte, un monde divin pourrait attendre le lecteur.
Étant puritaine, j’aime tous les styles de poésie tant qu’ils ne se forcent pas dans des catégories auxquelles ils n’appartiennent pas.
Par la présente, je prends la liberté d’introduire une nouvelle catégorie dans les poèmes courts, les “haïkus libres”, que j’avais d’ailleurs proposés plus tôt ailleurs.
Je trouve ce poème une merveilleuse chaîne de petits poèmes écrits dans l’esprit des haïkus classiques. En fait, de nombreuses règles classiques sont respectées sans compromettre l’esprit des strophes.
Bravo à vous tous ! Bravo à l’animateur !
Vous avez réussi à écrire un agréable poème collectif dans lequel chacun, à son tour, dessine poétiquement ce qu’il observe ainsi que les contemplations suivies de ses observations.
Merci … merci …
Eh bien, Purana, permets-moi, dans une sorte de mise en abyme, de te remercier pour tes remerciements aux auteurs et tes louanges au pauvre animateur que je suis.
Je te sais particulièrement exigeante pour ce qui concerne les haïkus, et je te remercie de ta grande mansuétude à notre égard pour ces “petits textes” que nous avons eu beaucoup de plaisir à commettre et à te livrer ici.
Merci de les avoir appréciés à ta manière dans ce long commentaire, qui je le sais demande beaucoup d’énergie et d’implication sur le site, et merci aussi pour les quelques indications que tu fournis sur tes points de vue poétiques que je partage presque tous.