Atelier de Villenave d’ornon du 30 janvier 19
Embrochée de purin saigné
A travers ton essence amère,
Je renifle l’intervalle
Du fumé bleu et délicat
D’une lavande crapaudine
Aux odeurs de cimetière bossu.
Les remontées de ton âpre blondeur
Considèrent mes narines dépecées.
Je broie l’humidité musquée
De ta poivrade cuisse.
Tu respires une douce cavité
Laissant suer dessus, dessous,
Une compotée de benjoin roussit,
Un sous-bois mousseux et flambé.
Tu prends couleur de fragrance
Et senteur d’étouffée.
Je te plume les effluves
Autrefois délicatement parfumées.
Je devine ta culotte rouge.
Bonjour Marie-Aurélie !
J’aime beaucoup le rythme ainsi que le langage poétique que tu as employés dans ce texte. Cependant, je dois avouer que je ne le trouve pas facile à décrypter.
Ce texte peut paraître ambigu, en tout cas pour les non francophones, par sa sensualité et par certains mots qu’il contient (cuisse, douce cavité, dessus/dessous, humidité musquée, senteur, culotte rouge). Je me demande toujours si tu parles de “Pigeon entier rôti à la broche” ou de ce que je pense sans oser le prononcer.??
La liste de mots suggérée lors de l’atelier ne m’a pas aidée à répondre à cette question.
Je crois qu’il faut me laisser aller à l’atmosphère de tous ces parfums sans trop chercher à comprendre.
Je te remercie pour ta présence et je te souhaite la bienvenue parmi nous.
Purana
Merci, Marie-Aurélie, et bienvenue sur Oasis de Poésie.
Moi qui connais les arcanes de la fabrication de ce poème, je dois dire que je le trouve vraiment surprenant et très réussi !
Cette alliance délicieuse de mets rôtis et d’allusions clairement sensuelles pourrait me rappeler les orgies romaines !
Même si je n’y ai pas participé (ri?res !), et comme Purana parle d’atmosphère, c’est ainsi que je respire leur parfum dans ton poème…
et moi aussi, je vais me laisser aller !
Que penses-tu, Marie-Aurélie, de nos ressentis sur ce que tu as écrit (tu peux répondre en commentaire) ?
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Atelier d’écriture du 29 janvier – Villenave d’Ornon – Scénario de cet atelier ici !
Purana,
Tout d’abord merci de l’intérêt que tu portes à ce texte qui n’a d’autres secrets que ceux que tu as nommé dans ton commentaire…tu dis avoir eu du mal à le décrypter et pourtant tout est là: le poulet rôti, le parfum ( qui sont le point de départ guidant le choix des vocables), et l’ambiguïté qui permet de basculer dans un univers plus sensuel, presque érotique.
Je suis ravie moi aussi de vous rejoindre sur cet espace même si je risque d’être moins active que vous.
Un dernier remerciement pour l’accueil chaleureux.
Marie-Aurélie
Hermano,
Merci à toi de m’avoir donné l’occasion d’explorer plus en profondeur ces cuisines d’antan.
De m’avoir fait passer quelques clefs et un nouveau regard sur ce que peut-être la poésie.
Merci pour tes encouragements, mais attention, je pourrais finir par te croire…
Oui, ma chère, tu peux me croire !
Et tu peux même envoyer la suite, j’ai hâte de te relire ici en Quand, en Si, en Voilà, en Mordre, etc…
Commentaire garanti !