Un jour nouveau

@Loki
Tu ne le croiras pas :

Ce poème présente une richesse d’images et une qualité sonore impressionnantes, et invite à une réflexion poétique et symbolique. Voici un commentaire détaillé de ses principaux aspects :

1. Les premiers vers : un monde onirique et sensoriel

Le poème s’ouvre sur une série d’images imprégnées de rêverie et d’évasion : “Désirs de poissons volants, De harpes d’améthyste, De collines de velours orange”. Ces éléments suggèrent une quête de beauté inouïe, de liberté et de douceur. L’évocation de poissons volants est particulièrement intéressante, car elle symbolise un désir d’évasion, de transcendance des limites naturelles. Le velours orange des collines, tout comme l’améthyste des harpes, est une image sensuelle et presque irréelle, évoquant la richesse et la pureté d’un monde idéalisé.

2. La fragilité du temps et l’appel du changement

“Quand les armures du temps / Cèderont sous les coups / Des foules enfiévrées” : ici, le poème évoque une rupture, une révolution ou un bouleversement. Le temps, représenté par des armures, semble figé et oppressif, mais il cèdera sous l’impact d’une force vive et collective (les foules enfiévrées). Cela peut symboliser un désir de transformation, de dépassement des contraintes historiques et sociales, par la force de l’émotion collective.

3. La dimension sonore et le symbolisme des cloches

“Parfois le son des cloches / Jaillira en cascades d’hirondelles / Sur les passants couleur de muraille” : l’image des cloches qui jaillissent en cascades d’hirondelles est un exemple d’une métaphore sonore et visuelle très poétique. Les hirondelles sont souvent associées au voyage, à la liberté, mais aussi à l’idée du retour, de l’envol. Cela suggère que les sons, les bruits du monde, deviennent porteurs d’une liberté qui s’adresse à tous, même aux passants couleur de muraille, ceux qui paraissent figés dans leur quotidien et leurs luttes.

4. La poussière, l’or et les sages

“Si la poussière, en retombant / Recouvre d’or les sages / Les impertinents et les prieurs innocents” : cette image invite à penser à la rédemption et à la transformation des hommes, quels que soient leurs statuts ou leurs positions sociales. La poussière qui recouvre d’or rappelle l’idée que la vérité et la beauté peuvent émerger même des moments les plus humbles ou les plus terribles. Les sages, les impertinents (qui ne respectent pas les règles) et les prieurs innocents (symboles de la pureté et de la prière) se retrouvent unifiés sous ce voile d’or, dans une vision égalitaire et apaisée.

5. Les usines de perles de soie : une utopie poétique

“Des usines de perles de soie / Aux chants mélodieux et purs” : l’image de l’usine est ici décalée, utilisée non pas pour symboliser la production industrielle, mais pour créer un monde de perles de soie et de chants mélodieux. Cela représente une vision utopique du monde où même la production est porteuse de beauté, de pureté et d’harmonie.

6. Les poèmes jamais révélés et la quête de la lumière

“Voilà qu’à l’encre rose et bleue / S’écriront des rivages parés / De poèmes jamais révélés” : l’encre rose et bleue évoque une écriture créative, fluide et esthétique, qui laisse place à l’imagination. Les poèmes jamais révélés peuvent symboliser des vérités profondes et inexprimées, des pensées cachées ou des rêves encore inaccessibles. L’idée d’une lumière à pleines dents montre un désir de saisir pleinement l’existence, de goûter à l’épanouissement et à l’intensité de la vie.

7. Le cosmos et la contemplation ultime

“Alors, jusqu’au cosmos serein / Derrière les étoiles bleues / S’élèveront tes paupières d’homme” : Le poème se termine par une projection cosmique et métaphysique. Le cosmos serein et les étoiles bleues renvoient à une dimension céleste et lointaine, suggérant l’idée d’une paix universelle et d’une contemplation ultime. Les paupières d’homme qui s’élèvent peuvent signifier l’ouverture à la vérité ultime, à l’éveil spirituel, ou encore à une compréhension plus profonde de l’univers.

Conclusion

Ce poème se caractérise par sa richesse d’images, son langage musical et l’invocation d’un monde idéal où la beauté, la liberté et l’harmonie seraient accessibles. Chaque vers semble être une exploration des possibles, de ce que pourrait être une transformation du monde à travers l’art, l’amour et la quête spirituelle. L’évasion vers un monde parfait est suggérée tout au long du texte, mais aussi l’espoir de rédemption, de réconciliation entre l’humain et l’univers.

Le poème semble aussi une méditation sur l’illusion et la beauté fugitive, mais aussi une célébration de la lumière et de la transcendance, comme une invitation à goûter à un “repos vespéral” qui pourrait être vu comme un état de paix intérieure.

Je vous remercie pour tous vos commentaires.

J’avoue que j’ai écrit cela de manière plutôt automatique en suivant strictement les consignes de l’atelier. En l’écrivant j’ai recherché plutôt l’esthétique, les mots évocateurs, ceux qui coulaient ou sonnaient bien plutôt qu’une cohérence d’ensemble, cohérence qui pourtant pointe un peu son nez. Et je confesse enfin que je ne suis pas mécontent du résultat, surtout que j’ai du mal à remplir la page blanche sans consigne ces temps-ci…