Comme d’habitude, merci de réaliser chaque étape avant de lire les consignes de l’étape suivante. L’atelier vous réservera ainsi davantage de surprises…
1 – Définissez d’abord un personnage en renseignant les caractéristiques suivantes :
- Prénom
- Homme ou femme
- Âge
- Situation de famille
- Un signe particulier (aspect physique, vêtement, bijou)
- Une question qu’il se pose
- 2 choses que cette personne désire vraiment, ce dont elle rêve, ….
2 – Cliquez, l’une après l’autre, sur 3 cartes pour les retourner et les afficher.
Pour chaque carte, regardez très attentivement le dessin et laissez parler votre imaginaire
en écrivant 5 à 10 lignes : les mots et les pensées qui vous viennent en examinant chacune des cartes.
Ecrivez ce que vous voyez, imaginez le sens que vous donnez à l’image.
Carte 1 Carte 2 Carte 3 Carte 4 Carte 5
Carte 6 Carte 7 Carte 8 Carte 9 Carte 10
3 – Vous voilà cartomancienne…
Avec ce que vous savez du personnage, et avec ce que vous inspirent les cartes, répondez maintenant à la question de votre personnage et parlez-lui de ce qu’il adviendra pour ce qu’il désire vraiment. Le texte peut éventuellement prendre la forme d’un dialogue.
Merci de poster ci-dessous dans la boîte des commentaires vos écrits de chaque étape.
N.B. Votre dernier texte :
Si vous le voulez, et pour recevoir des commentaires, vous pouvez aussi poster votre dernier texte
dans les Textes d’atelier (Menu : Ateliers/Ébauches) ou dans une autre des rubriques (Menu : Lire et Publier).
https://tarotbycecelia.com/category/general-tarot/
Personnage
Marie, femme, 30 ans, en couple, signe particulier : n’achète que des produits, vêtements recyclés.
Question qu’elle se pose : la fin du monde est-elle proche ?
Deux choses qu’elle désire vraiment : réussir professionnellement et sauver le monde.
Cartes
Carte 1 : Jeune personne en justaucorps et chapeau Renaissance face à la terre et à la lune. Dans le ciel de feu, un taureau et un aigle, en bas de la carte, un lion et un ange
Carte 2 : Sur fond noir, Princesse Peau d’Âne en robe couleur du temps, entourée de 4 fleurs qui ont des yeux. Elle porte une auréole, à ses côtés une épée, un calice et une hostie.
Carte 3 : Jeune femme moderne assise sur un tapis gris dans un paysage de montagnes. Elle chante vers le ciel à pleine voix et tient une guitare à 3 branches composée d’un cœur et de trois épées lumineuses. À son côté un cahier couvert de textes et des crayons.
Prédiction
Marie,
Je vois en vous beaucoup d’ambition, beaucoup d’appétit de vivre et en même temps une grande inquiétude.
N’ayez pas peur Marie car les cartes montrent que de puissantes forces célestes vous accompagnent.
Voyez cette première carte où le personnage principal est entouré des symboles des quatre évangélistes : Le lion de Marc, l’ange de Matthieu, l’aigle de Jean et le taureau de Luc. Vous êtes ce personnage jeune et indécis tourné vers la Terre et la Lune surmontées d’un ciel de feu. Les contours sont flous, comme l’avenir de notre univers. Vous avancez une rose à la main, une rose rouge symbole de vie.
Oui, le monde est en danger et vous armes sont frêles, non, les réponses ne sont pas claires et au seuil de votre vie, vous hésitez sur la conduite à tenir.
Ayez confiance en vous !
Marie la bien-nommée, vous portez le nom de celle qui a été élue entre toutes les femmes. Mais le pouvoir émane de vous et non d’un fils divin car sur la deuxième carte apparaît une jeune et noble dame auréolée d’or. Et c’est bien auprès d’elle que je vois l’épée de justice et l’hostie symbole de nourriture spirituelle. Elles symbolisent le courage et l’intelligence qui vous aideront dans la conquête du Saint Graal, figuré par le calice d’or.
Marie, vous serez cette jeune femme qui fait face au ciel noir aidée par les grandes fleurs au regard lourd, chuchotant leurs divins conseils à votre oreille.
Non Marie, je ne sais pas plus que vous si la fin du monde est proche, mais vous avez une force et une inspiration divines capables de soulever les montagnes. Et la dernière carte doit vous donner confiance, car en plus du courage et de l’intelligence, je vois que vous avez du cœur. Un cœur fort, vibrant. Traversé des trois épées de lumière il devient une guitare à trois branches, capable de mettre en harmonie la vaste palette des musiques du monde.
Comme la jeune femme sur cette carte, vous aurez la capacité de porter ce nouveau chant sous un ciel apaisé, même s’il est encore ennuagé. Mieux encore, vous saurez écrire des paroles en couleur pour redonner espoir.
Osez Marie, osez faire entendre votre voix unique !
Nous ne savons pas de quoi demain sera fait mais le chemin en vaut la peine, alors, Marie divine, si on chantait ?
Raymonde Andrieux, 55 ans, veuve, 3 enfants, agricultrice éleveuse de bovins, vêtements de travail. Que va devenir son plus jeune ?
Elle rêve qu’il vive, ici dans son pays, une grande histoire d’amour et qu’il puisse reprendre l’exploitation comme toute la famille le souhaite
1ère carte (2)
Les eaux montent et la renarde a décidé de ne plus fuir. Elle attendra la mort, ici, son renardeau blotti contre elle. Fuir l’inondation, c’est ce qu’ils ont fait pendant des heures, jusqu’à épuisement de toutes forces, mais là ils sont encerclés sur un îlot qui ne cesse de rapetisser. Bientôt l’eau froide va se glisser dans leur pelage, d’abord le sien puis celui de son petit. Il ne servira à rien de vouloir nager vers ces immenses tournesols plus hauts que les nuages, ils ne sont qu’illusions multicolores. Tout est fini. Il aurait fallu s’évader vers les montagnes, partir beaucoup plus tôt, mais ils n’ont pas compris ce qui arrivait. Quand l’eau claire du ruisseau où ils avaient l’habitude de se désaltérer fut ternie et subitement gonflée par un flot immense et dévastateur venu d’on ne sait où, qui a noyé les terriers, emporté les arbres.
Le petit renard se blottit contre sa mère en qui la nature lui a donné une confiance aveugle, il ne sait pas qu’il va mourir, elle, elle le sait.
2ème carte (4)
C’est une histoire de solitude, de coeur, de glaives, de pleurs et de journal intime.
Aurélie n’en est pas encore à la phase journal, celui-ci attend sagement à ses côtés en compagnie des stylos, parmi lesquels iI y a le rouge, probablement pour la douleur. La douleur et le chagrin devront être intenses pour que les mots qu’elle couchera sur le papier soient à la hauteur de la couleur choisie, celle du sang. Elle expose donc son coeur, un coeur gros comme ça, à la trajectoire fatale de glaives affutés perfides et cruels. Tchif, tchaf, tchof ! Oui il y en a trois ! On reconnaît aisément celui de la rupture, celui du mépris et celui du rejet ou de l’incompréhension. Ah ! Mon Dieu quelle souffrance ! Vite un petit mouchoir en papier pour éponger les pleurs, tout est prévu il y a de la réserve. Aurélie se prend alors à regretter d’avoir trop éloigné son journal, quelques larmes mêlées à l’encre auraient été du meilleur effet. Un autre regret : il n’y a aucun témoin de cette immense blessure, mais pouvait-elle éviter le choix de la solitude ? Ça a quand même une autre allure ! Et il y aura les lecteurs de son journal qu’elle laissera traîner en ne manquant pas d’accuser les indiscrets de s’immiscer dans ses secrets de coeur, si intimes et si douloureux.
3ème carte (7)
Des chats ! Un ange un corbeau, une croix celtique et des chats ! Les chats ont toujours quelque chose d’étrange, d’inquiétant. Surtout le chat noir à la sulfureuse réputation. Serait-il en combine avec quelque esprit maléfique? L’ange et la croix sont pétrifiés et le corbeau, qui n’est pas de très bon augure non plus, s’est posé sur son aile, comme pour dire, vous voyez bien que cet ange est un fantoche, juste bon à me servir de perchoir ! Je vois une coalition de toutes les puissances occultes venir troubler notre tranquillité, nous rappeler nos fragilités et nos destins brumeux. Vite adoptons un chat comme talisman. Un chat qui saurait dire « Ne le touchez pas, il est sous ma protection ! »
Raymonde
Raymonde y sera bientôt. Son bâton à la main elle avance d’un pas sûr dans l’herbe drue du printemps, ses bottes mouillées de rosée luisent au soleil. Le troupeau est là devant elle, dispersé sur la faible pente, les vaches ont cessé de brouter et relevé la tête pour observer fixement son approche. Les vaches c’est curieux et ça observe. Elles la connaissent bien et n’auront aucun geste de crainte ou d’hostilité, Raymonde aime ses bêtes, elles sont une partie essentielle de sa vie, elle les distingue toutes et sait le nom de chacune. Elle se dirige vers la « Rousselle », son veau s’est abîmé une cheville dans un trou, creusé par un de ces innombrables rats taupiers qui ont envahi tout le plateau, fragilisant le sol de milliers de galeries. De nombreux animaux se blessent, une vrai calamité. Elle pose sa main sur l’encolure de la « Rousselle » et lui glisse quelques mots à l’oreille « Je suis venu soigner ton veau», la vache, sensible à la caresse et au son de la voix, a compris que Raymonde est là pour la bonne cause. D’un coup de langue entre ses cornes naissantes elle rassure son petit comme pour lui dire « laisse toi faire, c’est pour ton bien ». Peu de gens le savent mais les vaches sont des animaux intelligents.
Raymonde redescend maintenant vers son 4×4, un point brillant au bord du chemin posé sur la courbe des monts. Elle aurait pu parvenir avec lui jusqu’au troupeau, c’est à cela que sert ce genre de véhicule, mais ce matin elle a voulu arpenter ces devèzes* où elle courait dès son enfance la plus lointaine. Elle a eu besoin de marcher seule pour réfléchir et savourer une fois de plus l’incroyable beauté de cet immense panorama. Depuis ces hautes étendues de pâturages elle domine la terre entière, ou presque. Plus bas sinuant dans le paysage sous le ciel pur, un long ruban de brouillard trahit le cours de la Truyère, enfoncée dans ses gorges. Au-delà c’est le relief bleuté et imposant des monts d’Auvergne, avec en avant poste le majestueux plomb du Cantal, encore taché de blanc. Jamais elle n’a voulu quitter ce pays où pourtant la vie n’est pas facile, les hivers longs, l’éloignement de tout et l’isolement pesants. Elle pense à son mari, Fernand, emporté par un infarctus il y a à peine deux ans. Bien sûr que s’ils avaient habité la ville il aurait été sauvé, l’hôpital le plus proche est à plus d’une heure de route, sans compter le temps d’attente de l’ambulance, et pas d’hélico ce jour-là à cause du brouillard. Fernand n’a jamais revu la ferme. La ferme elle la fait tourner avec Alain, son plus jeune, il a vingt ans. Les deux aînés sont tirés d’affaire, Alice la plus grande termine sa médecine à Toulouse et Adrien le cadet travaille depuis peu à la coutellerie où il assure la maintenance des machines, après de courtes études professionnelles. Son souci c’est Alain. Le travail à la ferme lui plaît et il semble prêt à y rester. Mais il a vingt ans et il vient de rompre avec Aurélie, une jolie jeune fille du pays. Cette rupture aurait plutôt ravi Raymonde si elle ne savait la difficulté pour les jeunes gens de trouver l’âme soeur dans ces contrées où il n’y a presque plus personne, où les rencontres sont rares, où il ne reste guère que des vieux. Aurélie était une fille compliquée avec qui elle n’avait jamais accroché. Centrée sur elle même, semblant vivre hors de toute réalité. Raymonde voyait l’affaire mal engagée. Cette histoire est maintenant terminée mais qu’adviendra-t-il de son fils ? Cette désillusion amoureuse ne va-t-elle pas le déstabiliser ? Elle souhaite ardemment qu’Alain retrouve vite une compagne qui voudrait comme lui de cette vie de paysan éleveur, une vie dure, inenvisageable si l’on n’est pas né ici.
Un mouvement inhabituel la sort de ses réflexions, filant entre les gentianes une renarde et son renardeau s’épuisent sur une trajectoire exempte d’arbre à perte de vue. De l’herbe, de l’herbe, de l’herbe et quelques murailles rectilignes dont on ne voit pas la fin. Les renards sont craintifs et se hasardent rarement à découvert, elle les suit longuement du regard dans leur course folle. Que fuient-ils ? Savent-ils où ils vont ? « Ma pauvre, tu es comme moi, un peu perdue et seule avec ton fils », et Raymonde se sentit tout à coup envahie par une profonde mélancolie.
Revenue dans la cour de la ferme, à la descente de son 4×4, le chat Réglisse se glisse entre ses pieds, se frotte sur ses chevilles, manquant de la faire trébucher. Elle se baisse pour le saisir et l’installer dans ses bras. « Où est ton patron ? Il est sorti ? Crois-tu qu’il va nous ramener une belle fermière ?». De sa petite langue râpeuse Réglisse parcourt le bout du nez de Raymonde « Oui, lui dit-il, elle est venue tout à l’heure le chercher et ils sont partis tous les deux en amoureux. C’est pour elle qu’il a laissé Aurélie » et il enchaîne par un bruyant ronron plein d’espoir.
* Dans ce pays que je ne nomme pas mais que vous n’aurez aucune difficulté à deviner, une devèze est une pâture.
1- Lisa – femme- 62ans – mariée- 3 filles – ronde, beau visage rieur, taches de rousseur, tunique large en tissu africain.
– Mes enfants seront-ils heureux plus tard ?
– Que mon mari aille bien.
– Garder la foi.
2- Carte 3 Je serai une princesse, une fleur parmi les fleurs, protégée par le prince des jardins.
Ses gardiens me protégeront des rayons du soleil, des animaux dangereux, des sorcières
de la nuit. Il viendra me chercher.
Carte 6 Nous nous marierons et vivrons dans un magnifique château.
Des ennemis mettront le feu au château.
Je me sauverai par l’eau, sur un petit bateau. Mon mari mourra, hélas, brûlé par les
flammes.
Carte 9 Je serai accueillie par un couple de serviteurs de dieu. Ils m’hébergeront, me
nourriront, me soigneront. J’ai perdu mon mari.
Je refais ma vie en soignant les plantes du jardin d’Isa et Beri.
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Petite fille ronde, blonde, Lisa a un visage rieur, des taches de rousseur, de beaux yeux bleu-vert.
Elle aime les fleurs, les oiseaux, les arbres…
Elle rêve d’être la Princesse des Jardins. Elle imagine son Prince grand, bel homme, habillé de feuilles, de fleurs et de plumes. Il la protégera de tous les dangers.
Devenue jeune femme, Lisa se marie avec un musicien ; il s’appelle Geoffroy.
Lisa et Geoffroy donnent la vie à 3 filles : Francine, Vicky et Louise.
Durant les premières années, la petite famille mène un vie active et assez paisible : Elle s’occupe des enfants et de leur magnifique jardin ; elle crée des aquarelles inspirées par la nature.
Lui est violoncelliste ; il est membre d’un quatuor à cordes, se consacre à l’étude de son instrument ; il prépare les concerts, enseigne le violoncelle et compose.
Les 2 premières filles grandissent sans grands soucis ; elles sont proches et s’entendent bien.
Quand naît la troisième, Louise, la vie de famille est bouleversée.
Bébé, Louise pleure, crie tout au long du jour et de la nuit. Les parents et les sœurs deviennent nerveux. L’ambiance devient irrespirable.
Interrogé au sujet de la petite Louise, le médecin de famille leur dit qu’il ne voit rien d’anormal,
que la petite a un caractère exigeant, fort,impulsif.
Plusieurs médecins, des psychologues examinent l’enfant sans trouver d’explication, sans donner aucun conseil ; « ça va passer » dit on.
Un jour, alors que Geoffroy répète avec son quatuor, dans le salon, que les filles jouent dans une pièce voisine, Louise hurle tout à coup et se bouche les oreilles. Personne ne comprend ce comportement ; Lisa essaie de la calmer.
Après bien des recherches, c’est un spécialiste en ORL qui découvre que la petite entend les sons avec une intensité augmentée ; toutes les sonorités lui parviennent amplifiées ; cela expliquerait ses difficultés.
Dès lors, les parents et l’équipe médicale envisagent des traitements.
Entre temps tous essaient d’éviter des vibrations fortes en présence de Louise ; ils parlent moins fort, sont attentifs à elle et essaient de la protéger.
ORL : médecin spécialisé en oto-rhino-laryngologie ou nez-gorge-oreilles.v
Gabriel – 27 ans – Célibataire
Il est aveugle de naissance
C’est comment, un arc-en-ciel ?
Écrire de la poésie, avoir des enfants
Carte n° 6 : Ce ciel qui rougeoie est soit le signe d’une prochaine pluie s’il apparait le matin car, comme disait ma grand-mère “Aubo roujo, vent ou ploujou”, une pluie qui viendra éteindre ce feu qui ravage tout, une pluie apaisante pour cicatriser les plaies.
Si au contraire, ce ciel est un ciel du soir, tout va s’enflammer davantage, ardemment rougeoyer comme une braise, et comme une braise s’éteindre à jamais dans la noirceur de la nuit. Image fatale : nul ne saura survivre au désastre, sauf, peut-être, une femme si elle est blonde, une femme dont l’eau restera le seul refuge.
Carte n°9 : Sagesse, longue vie harmonieuse sous l’arbre de la sérénité. Les coupes sont partagées comme sont partagés les honneurs, les plaisirs et les mêmes envies. Il existe une grande unité dans cette image donnée, pourtant, chacun dans ce couple conserve son identité, sa couleur, sa différence, son univers privé, dans le respect de l’autre.
C’est l’Égalité : nulle tentative de domination, pas de dépendance. Le couple n’est pas fusionnel, il s’agit de deux alliés pour la vie, deux entités qui font face ensemble. Chacun vit ce couple en harmonie et en conservant ses propres valeurs. Chacun cultive même son jardin secret de chaque côté de cet arbre, mais rien ne saurait les séparer aux yeux du monde.
Carte n° 5 : Oh ! Cette carte est la plus étrange, comme est étrange ce poisson… Au fond de cet univers sous-marin la sirène hippocampe a des yeux améthyste, couleur de sagesse et de spiritualité. Elle considère ces deux êtres : comment l’ocre va-t-il se mêler à la lie de vin pour que le mâle porte et accouche ? Pour que s’accomplisse ce prototype de la libération de toutes les femelles, attendue depuis l’origine des temps ?
Tout est bouleversé dans cet univers à la Jérôme Bosch : les timbales en apnée font valser l’ordre naturel des choses et des genres dans un nouveau monde étrange où toutes les règles sont à repenser. Le ground zero d’une nouvelle humanité qui va renaître en chevelure de corail.
Gabriel – 27 ans – Célibataire – Aveugle de naissance – C’est comment, un arc-en-ciel ? – Écrire de la poésie – Avoir des enfants
Eh bien, Gabriel, vous permettez que je vous appelle Gabriel ? Vous avez le nom d’un ange !
Gabriel, je vois tout d’abord la sagesse, la sagesse qui est derrière vos yeux, derrière vos paupières closes. Tout nous dit que vos yeux fermés voient. Certains diront qu’ils voient mieux que d’autres… non, ce n’est pas vrai. Ces yeux voient d’une autre façon, utilisent d’autres paradigmes, savent voyager dans les espaces et les logiques que l’écran de nos yeux voyants nous masque souvent. Cela, vous le savez, Gabriel, vous l’avez toujours su et Platon nous l’enseigne. Il existe d’autres cohérences, alors n’essayez pas de vous ajuster à une norme.
La norme revendiquée ne ferait que vous enfermer dans des algorithmes, vous faire perdre cette richesse que je vois dans les profondeurs ou baigne la sirène hippocampe. Elle est la fée qui garde votre trésor sacré, cette capacité à imaginer des mondes différents, inattendus, à transgresser les règles, toutes choses qui font l’âme des poètes et la lame de fond qui vous conduira, quand vous l’aurez accepté, à nous délivrer cette poésie qui déjà réside en vous.
Certes, il faut l’accepter… renoncer à la normalité et croire, croire que vous êtes la femme blonde… mais que signifie blonde ? La femme qui reste étrangement seule, regardant s’écrouler le monde établi, chuter les pierres pesantes des conventions, brûler tous les principes jamais interrogés. Oui, Gabriel, vous serez la femme blonde et vous saurez vous libérer de ces carcans, de cette géhenne, vous inventerez des mondes d’arcs-en-ciel multidimensionnels, où l’eau et le soleil se combineront au gré de votre fantaisie, de vos intuitions.
Vous êtes déjà sur le chemin, Gabriel : ne pas voir ne veut pas dire “ne pas voir“, et vous le savez bien. Vous trouverez d’autres accords, d’autres harmonies, d’autres rimes, de nouvelles prosodies, les chemins de nouvelles sagesses. Une aube rouge annonce ce vent qui va tout balayer, mais ce vent amènera jusqu’à vous la confiance, la sérénité et même l’amour partagé, toutes ces choses qui mutuellement se renforcent. Deux muses vous visiteront tour à tour, elle s’appellent Érato et Euterpe et toujours elles vous accompagneront ; votre descendance sera longue car, comme l’hippocampe, vous laisserez naître en vous tous les germes que jour après jour elles apporteront.